29/4/2024

La révolution numérique au service du développement durable dans la restauration collective

Une ère nouvelle pour la restauration collective et les producteurs

Dans le cadre de la loi Climat et Résilience promulguée en juillet 2021, le secteur de la restauration collective fait face à des défis sans précédent. Depuis le début de l'année 2024, une exigence accrue de durabilité et de qualité concerne 60 % des produits carnés et de la mer, un chiffre qui atteint 100 % pour les établissements étatiques. Parallèlement, la loi EGAlim, étendue aux cantines privées, souligne la nécessité d'inclure davantage de produits bio et locaux. Toutefois, un rapport de 2021 révèle que seulement 15 % des services de restauration collective respectaient intégralement ces directives. Cela met en lumière la difficulté de s'approvisionner localement, et pose la question de l'efficacité du sourcing des fournisseurs.

Les obstacles à une mise en œuvre effective

Malgré les intentions vertueuses, les organisations se heurtent à des obstacles concrets pour atteindre les objectifs EGAlim. Identifier des fournisseurs dans une zone définie, accéder à des données fiables, gérer les commandes, et répondre aux critères de durabilité sont autant de défis qui se posent. En outre, les producteurs, notamment les plus modestes, rencontrent des difficultés à se faire connaître et à gérer les relations commerciales avec les acteurs de la restauration collective.

La digitalisation comme catalyseur de changement

Le gouvernement a lancé "Ma Cantine", une initiative digitale pour soutenir la restauration collective publique. Malgré cela, l'adoption reste limitée et les objectifs EGAlim sont loin d'être atteints. C'est ici que le digital pourrait jouer un rôle clé. En effet, une marketplace dédiée pourrait faciliter la mise en relation des producteurs et des acheteurs, simplifier la gestion des commandes et offrir une visibilité en temps réel des achats, favorisant ainsi la conformité avec la loi.

Vers un projet alimentaire territorial innovant

L'idée serait d'intégrer une telle plateforme dans un projet alimentaire territorial, qui vise à relocaliser l'agriculture et l'alimentation dans les territoires. Cela permettrait de transformer l'obligation légale en un projet de société porteur de sens et bénéfique pour tous les acteurs impliqués.

Le numérique est donc un outil puissant qui, utilisé judicieusement, peut révolutionner la restauration collective et soutenir les producteurs locaux dans une dynamique de développement durable. La question demeure : quand verra-t-on l'émergence de telles solutions numériques à grande échelle ?