13/11/2023
Selon une analyse approfondie des Données Sociales Nominatives (DSN) par la Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques (Dares), le secteur de l'hôtellerie-restauration fait face à un paradoxe : alors que la demande de main-d'œuvre a considérablement augmenté durant l'été 2022, les entreprises du secteur peinent à recruter des employés. Cette situation est exacerbée par la saisonnalité du secteur et par une baisse de la fidélité des salariés.
La branche de l'hôtellerie et de la restauration a dû répondre à un besoin accru de personnel saisonnier en recrutant en masse des individus n'ayant pas travaillé dans le domaine l'année précédente. Cela a conduit à une augmentation notable de 7,6 % des effectifs en comparaison entre juillet 2021 et 2022, avec un bond de 22 % du nombre de nouveaux arrivants dans le secteur.
Avec près de quatre entreprises sur cinq du secteur (75 %) éprouvant des difficultés à embaucher, la crise du recrutement atteint un niveau historiquement élevé. Les problèmes d'embauche se sont intensifiés après l'assouplissement des mesures restrictives de la troisième vague de Covid-19 et ont continué à s'aggraver pendant l'été 2022, dépassant les difficultés rencontrées par d'autres services de 11 points entre le troisième trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2023.
Bien que l'hôtellerie-restauration ait accueilli 368 000 salariés supplémentaires entre janvier et juillet 2022, ce qui constitue un record, la rétention des employés est en déclin. Seulement 66 % des travailleurs de juillet 2021 étaient toujours présents un an plus tard, une baisse par rapport à la période juillet 2018-juillet 2019 où ce taux s'élevait à 68 %.
Pour compenser le départ de près d'un demi-million de travailleurs, le secteur a dû se tourner vers des recrues sans expérience préalable dans le domaine. En juillet 2022, les nouveaux entrants représentaient 39 % des salariés en activité, contre 34 % en juillet 2021 et 35 % en juillet 2019.
Ce remaniement des équipes, plus important que les années précédentes, intensifie les efforts liés aux recrutements, comme la recherche de candidats et leur formation. De plus, la mobilité entre entreprises s'est intensifiée, avec 25 % des salariés changeant d'employeur entre juillet 2021 et 2022, contre 21 % entre 2018 et 2019.
La hausse du nombre de démissions en CDI, passant de 28 % en 2019 à 31 % en 2022, marque un autre défi pour le secteur. En somme, bien que l'hôtellerie-restauration connaisse une croissance robuste en termes d'effectifs, les entreprises doivent naviguer dans un environnement de recrutement de plus en plus complexe et concurrentiel.
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