6/2/2025
Après une période de croissance robuste durant la décennie précédente, l'industrie française de la bière semble entrer dans une phase de stagnation. D'après les recherches menées par le cabinet Xerfi, la progression attendue pour le secteur se limitera à environ 1% annuellement pour 2025 et 2026, une nette baisse par rapport au taux de croissance annuel de 6% enregistré de 2014 à 2024.
Bien que la France soit le leader européen en nombre de brasseries, avec plus de 2500 établissements, elle se trouve derrière des nations comme l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Espagne et la Pologne en termes de volume de bière consommée. L'année précédente, la consommation en France a chuté sous les 24 millions d’hectolitres, reflétant des défis tels que des contraintes économiques accrues, des conditions météorologiques défavorables et un ralentissement des innovations dans le secteur.
Malgré un marché qui montre des signes de saturation, les grandes entreprises brassicoles, notamment Heineken, Carlsberg et AB InBev, continuent de dominer. Ces entreprises maintiennent leur suprématie grâce à des accords de longue durée avec les cafés et restaurants, offrant un soutien financier ou matériel en échange d'une exclusivité sur les ventes de leurs bières.
Face à un marché global évalué à environ 7 milliards d'euros, dont 5 milliards proviennent de la grande distribution, les brasseries artisanales cherchent à se démarquer. Représentant à peu près 10% du marché intérieur, ces petites et moyennes entreprises s'orientent de plus en plus vers des créneaux porteurs tels que les bières artisanales, les bières sans alcool ou encore les bières aromatisées. Certaines ont même établi des partenariats de distribution avec des brasseries plus grandes pour augmenter leur visibilité et étendre leur réseau de distribution.
Dans un contexte de concurrence accrue et de défis multiples, l'industrie brassicole française doit naviguer avec prudence pour continuer à prospérer dans les années à venir.