19/12/2023

Le Parlement français valide la prolongation des titres-restaurants pour les achats alimentaires jusqu'à fin 2024

Une mesure d'urgence pour soutenir le pouvoir d'achat

Face à la pression inflationniste persistante, les législateurs français ont pris la décision de continuer d'accorder une certaine souplesse dans l'utilisation des titres-restaurants. En effet, le Sénat a confirmé le lundi 18 décembre, par un vote massif, la possibilité pour les travailleurs de consacrer leurs titres-restaurants à des achats alimentaires variés jusqu'au 31 décembre 2024. Le gouvernement a mis en avant cette action comme un effort pour contrer les répercussions de l'inflation sur les consommateurs.

Un dispositif largement plébiscité

Le dispositif, qui a vu le jour en 2022 et qui était initialement prévu pour prendre fin en décembre 2023, bénéficie à environ 5,4 millions de salariés français. Ces derniers peuvent ainsi continuer d'utiliser leurs titres pour l'acquisition de denrées telles que les pâtes, le riz, ou encore la viande. L'initiative, proposée originellement par la sénatrice LR Frédérique Puissat, a été intégrée par le gouvernement dans sa législation sur le pouvoir d'achat lors de l'été 2022.

Vers une réforme en profondeur du système des titres-restaurants ?

Malgré cette mesure temporaire, l'exécutif français se montre ouvert à une refonte plus durable des titres-restaurants, y compris leur dématérialisation. La Ministre déléguée aux PME et au Commerce, Olivia Grégoire, a souligné l'importance de moderniser et actualiser le titre-restaurants, tout en reconnaissant la nécessité d'une concertation plus approfondie pour une réforme permanente.

Des préoccupations dans le secteur de la restauration

Marie-Do Aeschlimann, rapporteure Les Républicains, a appelé à un vote unanime et immédiat face à l'urgence de la situation, tout en mettant en lumière les inquiétudes du secteur de la restauration. Le Sénat restera attentif à ces préoccupations, sachant que la crise actuelle touche déjà durement le domaine de la restauration.

Vers une adaptation aux nouveaux modes de consommation ?

La sénatrice a également relevé que les habitudes des employés pendant leurs pauses déjeuner ont évolué, avec une tendance croissante à faire leurs courses et à préparer des repas chez eux, une tendance accentuée par la montée du télétravail.

La réaction tranchée du monde de la restauration

Thierry Marx, président de l’Umih, s'est ouvertement opposé à cette extension, insistant sur le fait que le titre-restaurant devrait demeurer un soutien pour le repas de midi des salariés qui n'ont pas accès à un restaurant d'entreprise. En réponse, Olivia Grégoire a défendu la mesure en soulignant la nécessité d'écouter les Français face à l'inflation alimentaire et a encouragé les restaurateurs à accepter cette "liberté de bon aloi".