L'essor du snacking en temps d'inflation : Interview exclusive avec Béatrice Gravier avant le grand salon de la restauration rapide

Le snacking, un secteur en plein boom malgré les défis économiques

Alors que la France traverse une période économiquement tendue, Béatrice Gravier, à la tête des salons Sandwich & Snack Show et Parizza, annonce une tendance surprenante : le domaine du snacking ne connaît pas la crise. Bien au contraire, il semble tirer parti de cette conjoncture difficile pour s'affirmer comme une "valeur refuge". Selon Gravier, les consommateurs français ne renoncent pas aux petits plaisirs occasionnels, malgré un budget serré. Le phénomène de la "lunch box" maison se révèle certes fréquent, mais alterne avec des achats de menus prêts à consommer. La fréquentation des restaurants le week-end ayant diminué, les produits de snacking s'inscrivent comme une alternative de choix, présents dans les grandes et moyennes surfaces, les boulangeries et les chaînes de fast-food.

Les tendances de consommation : sucré, salé et diversité

L'engouement pour le sucré se confirme, d'où la réintroduction d'un concours dédié au donut lors du prochain salon. Cependant, les produits salés ne sont pas en reste et connaissent une forte demande. Les données récentes, qui seront dévoilées en détail lors de l'événement, indiquent que la vente à emporter en restauration rapide constitue 20% des transactions du marché de snacking. Elle est suivie par les services à emporter de la restauration traditionnelle (18%), devant les boulangeries (14%), les supermarchés (12%) et les épiceries (8%). Malgré un plateau atteint dans le segment de la boulangerie, certaines enseignes réalisent jusqu'à la moitié de leur chiffre d'affaires grâce au snacking. La variété des choix et la diversité des occasions de consommation permettent aux clients de s'adapter à leur budget et à leurs préférences. Au niveau des dépenses, le coût moyen lors du déjeuner s'évalue à 11,70 euros en fast-food, 9,20 euros en boulangerie et 7,70 euros en supermarché.

Innovation et adaptation : les clés du succès dans le snacking

L'industrie du snacking se distingue par son dynamisme et sa capacité à innover, tant au niveau des produits que des équipements. Par exemple, Desther a lancé un mini-four à pizza compact, idéal pour les espaces restreints des boulangeries. Les professionnels ne manquent pas de créativité pour proposer des offres adaptées à tous les moments de la journée, tout en minimisant l'impact de la hausse des coûts des matières premières. L'intégration croissante du numérique dans le secteur contribue également à améliorer la rentabilité. De plus, les acteurs du marché répondent à la demande croissante de plats à base de végétaux, sans négliger la gourmandise. Le salon s'apprête à refléter cette diversité en élargissant son concours de pâtes aux variétés fraîches, en proposant des masterclasses de barista autour du café et en mettant en avant les légumes et légumineuses, aux côtés des alternatives à la viande.

Dans l'attente des 13 et 14 mars, où le Parc des Expositions Paris-Versailles accueillera les professionnels du snacking, cette interview confirme que le secteur se porte bien et s'adapte avec brio aux nouveaux défis économiques et aux attentes changeantes des consommateurs.