2/10/2024
À l'approche des négociations commerciales de 2025 entre les distributeurs et les industriels, la Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France (FEEF) a dévoilé pour la seconde année consécutive un baromètre alarmant sur la santé économique et financière des PME-ETI fournisseurs de la distribution. Ce rapport, élaboré par la Banque de France, révèle une détérioration continue depuis 2018. Les mesures législatives actuelles, y compris les lois EGAlim, semblent insuffisantes pour protéger ces acteurs cruciaux de l'économie française.
Le rapport montre que le pourcentage d'entreprises déficitaires a grimpé de 19% en 2018 à 33% en 2023, marquant une hausse de 74% en seulement cinq ans. Cette tendance souligne les défis croissants auxquels sont confrontées les PME-ETI.
Le document révèle également que près de la moitié des entreprises concernées ont un niveau d'endettement qui dépasse les sept ans, doublant ainsi le poids de leurs charges financières entre 2022 et 2023. Cette situation compromet gravement leur capacité à investir et à se développer.
La fragilité des PME-ETI a un effet direct sur l'agriculture du pays, étant donné que 78% de leurs approvisionnements en matières premières agricoles proviennent de France. De plus, 43% de ces matières bénéficient de signes d'identification de la qualité et de l'origine (SIQO) ou de labels de qualité.
Léonard Prunier, président de la FEEF, presse le gouvernement et les législateurs de prendre acte de ces chiffres alarmants et de réformer les négociations commerciales pour mieux soutenir les PME-ETI. Il propose une différenciation du cadre juridique selon la taille des fournisseurs et une protection accrue des tarifs pour les PME et ETI en croissance.
La FEEF met en garde contre les conséquences néfastes de cette situation non seulement pour l'économie industrielle mais aussi pour l'agriculture française. Une réforme adaptée est urgente pour préserver la vitalité de ces entreprises essentielles à la souveraineté industrielle et alimentaire de la France.